Avec ses sabots vernis,
Et ses longs poils blancs et fins,
Ah! comme elle était jolie,
La chèvre de Monsieur …

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Avec ses sabots vernis,
Et ses longs poils blancs et fins,
Ah! comme elle était jolie,
La chèvre de Monsieur SEGUIN.
Avec ses cornes zébrées,
Sa barbiche de sous-officier,
Ah 1 comme elle était jolie,
Comme elle aimait la liberté...

Avec ses chèvres, Monsieur SEGUIN n’avait jamais eu de bonheur.
Elles cassaient leur corde un matin, puis s’enfuyaient vers les hauteurs.
Pourtant, quand il perdit la sixième, il ne se découragea pas.
Il en prit vite une septième, plus jeune celle-là.

Derrière chez lui, Monsieur SEGUIN, dans un pré bordé d’aubépine,
Il l’attacha avec grand soin. La corde était longue, l’herbe fine.
Il était vraiment sûr, le brave homme, qu’ici elle ne s’ennuierait pas,
Hélas, que le Bon Dieu lui pardonne, Blanquette s’ennuya !

Refrain...

«Que je me languis, Monsieur SEGUIN, je voudrais tant aller là-haut ».
«Dans la montagne ? Blanquette, enfin, le loup te mangerait bientôt ! ».
« Je lui donnerai des coups de cornes ! » .
« Non, coquine, pas cette fois
Je vais t’enfermer dans une étable ! »,
Hélas, elle se sauva !

Tout’ la montagne, Monsieur SEGUIN, l’accueillit avec amitié.
Elle courait, broutait, et sautait comme dix chèvres en liberté,
Ivre d’air pur, de fleurs et de bonheur. Très vite la journée passa.
La nuit arriva de très bonne heure... .. «Tiens», dit-elle, - «déjà ?».

Refrain

Déjà, dans l’ombre, Monsieur SEGUIN, le loup se léchait les babines.
«Je résisterai jusqu’à demain », se dit-elle, et, en héroïne,
En pensant à la vieille Renaude, elle lutta si vaillamment
Qu’elle ne s’abandonna qu’à l’aube, sa robe tachée de sang...

« ... Et si jamais tu viens en Provence, on te parlera sûrement de la chèvre de Monsieur SEGUIN qui se battit toute la nuit avec le loup, et puis, le matin, le loup la mangea. Et puis, le matin, le loup la mangea... »

Avec ses sabots vernis
Et ses longs poils blancs et fins,
Ah ! comme elle était jolie
Le chèvre de Monsieur SEGUIN !
Avec ses cornes zébrées,
Sa barbiche de sous-officier,
Elle préféra mourir libre
Que de vivre attachée...

Elle préféra mourir libre
Que de vivre attachée...