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Chroniques du quotidien
Joan-Pau Verdier
Qu’est-ce qui t’as pris d’venir me
voir
t’as
l’air d’avoir un drôl’ de cafard !
Viens t’réchauffer près d’la ch’minée …
Legir tot
Qu’est-ce qui t’as pris d’venir me
voir
t’as
l’air d’avoir un drôl’ de cafard !
Viens t’réchauffer près d’la ch’minée
viens me parler j’vais fair’ du café
ce tantôt y’a l’Mathieu qu’est passé devant
chez toi
il t’a dit qu’y avait des girolles dans les bois
tes trois garçons sont aux moissons
mais cette année le blé n’est pas bon
Marie la douce vis comm’j’te pousse
tu rêv’s en douce dans ton gourbi
ma vieill’ copine mon églantine
tu parles si bien du quotidien !
Tu dis qu’la vieill’ Bartélémis
va de plus en plus mal dans sa tête
ça fait vingt ans qu’ell’ pleur’son fils
qu’on lui avait pris pour fair’ un’guerre
y’a encore un jeun’ du village qui s’en va d’ici
il croit qu’ les néons et l’bruit
ça tue l’ennui
la chienne du Charles a fait ses chiots
paraît qu’hier j’suis passé en radio
Marie la douce vis comme j’te pousse
tu rêv’s en douce dans ton
gourbi
ma vieill’ copine mon églantine
tu parles si bien du quotidien !
Tu m’dis qu’dans la rue des pendus
quand on y pass’ on n’rit jamais plus
mêm’ le
milou qui f’sait l’malin
on l’a trouvé tout raide un matin
puis tu pass’s de l’âne au coq de ton clocher là-haut
s’il regarde au sud c’est qu’demain il f’ra beau
tu dis qu’ tu pars qu’y s’ fait bien- tard
t’as du travail à fair’pour ce soir
Marie ma douce vis comm’ j’te pousse
tu rêv’s en douce dans ton gourbi
ma
vieill’ copine mon églantine
tu parles si bien du quotidien !
D'ausir dins : Le chantepleure, Le Chantepleure, Pirouettes
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Complainte du grand duc
Joan-Pau Verdier
Ecoute
la nuit à pris con chouett’ costar’
Ecoute
c’est le grand duc qui sort ce soir
il gueule
malade …
Legir tot
Ecoute
la nuit à pris con chouett’ costar’
Ecoute
c’est le grand duc qui sort ce soir
il gueule
malade comme un chien bâtard
il pleure
le requiem des vieilles stars
Le spectacle est terminé
et j’t’appelle Amour j’t’appelle Amour
tous les masques vont tomber
et j’t’appelle Amour, j’t’appelle Amour
le dernier bar va fermer
mais j’appelle Amour, oui j’t’appelle Amour
Quatre roses et la fumée
où j’t’appelle amour oui j’t’appelle Amour
Ecoute
y’a d’la musique sur le hameau
Ecoute
c’est un balloche pianissimo
il pleige
quelques arpèges de lilas
et toi tu rêves
tu rêves sur mes chevaux de bois
le spectacle est terminé
et j’t’appelle Amour, j’t’appelle Amour
tous les masques sont tombés
et j’t’appelle Amour, j’t’appelle Amour
le dernier bar est fermé
mais j’t’appelle Amour, moi j’t’appelle Amour
Quatre Roses et la
fumée
où j’t’appelle amour oui j’t’appelle Amour
D'ausir dins : Le Chantepleure, Le chantepleure
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Le bonheur
Joan-Pau Verdier
Le bonheur, le bonheur
c’est une dérision un sourire qui passe
Quand la Une du soir est rouge d’inconnus
comment …
Legir tot
Le bonheur, le bonheur
c’est une dérision un sourire qui passe
Quand la Une du soir est rouge d’inconnus
comment l’appelles-tu ce revers de grimaces
He Mister Hapiness comment t’appelles-tu?
Le bonheur au coin des rues
le bonheur
mon amour, ne s’emploie qu’au pluriel
nous dirons “les bonheurs” comme “les petits riens”
le bonheur comédien ne joue que l’Arlésienne
il se fera prier comme un vieux cabotin
le bonheur, le bonheur
c’est un pays lointain où je nous imagine
c’est ton pays perdu au creux d’un mois d’Avril
dans ton ventre mouillé qui crie et me fait signe
c’est ton rêve égaré au dessous du nombril
le bonheur ainsi soit-il
c’est savoir se parler malgré les dictionnaires
c’est savoir l’immobile et vivre au fil de l’eau
c’est le plaisir des mains qui caressent la terre
c’est l’ami qui saurait être là quand il faut
le bonheur le bonheur
c’est une idée, un mot, un parfum, un silence
un téléphone sourd qui jamais ne répond
c’est un regard d’enfant qui ne sait rien d’avance
mais s’invente déjà ces futures prisons
le bonheur contrefaçon
c’est un ange
évadé au fond des Caraïbes
quelques instants volés au détour d’un chagrin
des poèmes d’oiseaux qui perdent l’équilibre
un browning cheveu blanc qui ne sert plus à rien
le bonheur, le bonheur
le bonheur mon amour ne s’emploie qu’au pluriel
nous dirons “les bonheurs” comme “les pas perdus”
comment l’apelles-tu cet étrange cocktail
Hé Mister Hapiness comment t’appelles-tu?
Le bonheur comme au début
D'ausir dins : Le Chantepleure, Le chantepleure
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Le chantepleure
Joan-Pau Verdier
Je chante et pleure pour les sourds
quand le silence a de l’humour
dans le désert de mes faubourgs
entre …
Legir tot
Je chante et pleure pour les sourds
quand le silence a de l’humour
dans le désert de mes faubourgs
entre le pire et le meilleur
je suis le dernier
chantepleure
Pour l’amitié des insoumis
de Villon à Wooddie Guthrie
pour l’ombre qui règne à minuit
sur une armée de déserteurs
je suis le dernier
chantepleure
Pour la saga des exilés
le blues parano de paumés
pour le mensonge assermenté
pour les fourmis du crève-coeur
je suis le dernier chantepleure
Pour Ubu de plus en plus roi
aux républiques de Kafka
pour ce feeling du désarroi
et ce futur jamais à l’heure
je suis le dernier chantepleure
Je chante et pleure pour les sourds
quand le silence a de l’humour
pour le chanvre de vos amours
quand le pire vaut le meilleur
pour le dernier des chantepleure
D'ausir dins : Le Chantepleure, Le chantepleure
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Le chariot de foin
Joan-Pau Verdier
C’était au temps maudit des nouveaux condottieres
de
monstres en banquiers, de prêtres en sorcières
d’artistes à genoux qui mangeaient …
Legir tot
C’était au temps maudit des nouveaux condottieres
de
monstres en banquiers, de prêtres en sorcières
d’artistes à genoux qui mangeaient dans la main
de la gloire et du fric comme de tristes chiens
C’était au temps maudits des nouvelles prières
les fenêtres fermées se faisaient meurtrières
l’avenir se jouait au poker dans les bars
et des mendiants vendaient l’amour au marché noir
Debout sur son nuage
El bosco repeint
un autre moyen âge
sur un chariot de foin
“Chariot de foin, Carro de Heno, Monde de foin, Chariot de haine”
C’était au temps maudit d’après
eux le déluge
de prophètes bidons et de similis juges
dans son shit à trois sous les jambes écartées
le désespoir jouait la commedia dell’ arte
Des têtes de serpent
sifflaient les cathédrales
des archanges mutants peuplaient les capitales
c’était le temps maudit des dernières illusions
le règne du mépris et la loi du talion
Debout sur
son nuage
El Bosco repeint
un autre Moyen âge
sur son chariot de foin
“Chariot de foin, Carro de Heno, Monde de Foin, Chariot de haine”
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Le droit à l'oubli
Joan-Pau Verdier
Et je suis là me délirant
dans ce non lieu dit du refuge
d’où je ne sors qu’une fois l’an …
Legir tot
Et je suis là me délirant
dans ce non lieu dit du refuge
d’où je ne sors qu’une fois l’an
pour n’être partout qu’un transfuge
y’a mon fantôme d’arbre mort
qui me façonne ses poèmes
qui plus se meurt et plus se tord
qui plus se tord et que plus j’aime
il a tant plu sur le carreau
que les gouttes d’eau me détressent
comme les larmes du corbeau
devant le loup tenu en laisse
il ne m’est resté dans les yeux
que cette brume maléfique
un cri du temps où j’étais vieux
et mes souvenirs de musique
une musique qui s’en va
au
bout de mes doigts inutiles
sur ma gratte qui grattera
une chanson d’embrun des villes
une musique cinéma
un scénario de music hall
mimétisent tabou le chat
sur des lapsus de rock and roll
de vous à moi j’ai mal de moi
y’a trop longtemps que je vous cherche
et mes trouvailles sur les bras
tous comptes faits ça
fait pas lerche
à trop calculer dans l’enfer
la quadrature de mes billes
que je reprends ou que je perds
sur ma galère à la godille
J’ai vu des chariots de
pop stars
briller à des années sunlights
et si le bluff est au rencard
n’y pense pas trop it’s allright !
Au firmament des décibels
où l’on te gave de
messages
le décorum s’est fait la belle
mais toi t’as raqué au péage
ne croit jamais ce qu’on te dit
y’a pas plus salaud qu’une idole
même en chialant le
vendredi
c’est pas Dimanche qu’on rigole
je te montrerai ce décor
d’après-concert d’après-suicide
quand le dernier bravo
s’endort sur la lucidité du vide
L’imposture a pris le pouvoir
(pardonnez moi le pléonasme)
c’est en plagiant le désespoir
que l’on peut s’armer de sarcasmes
Monsieur Stirner me saoule
encore
de son unique millésime
mais les journaux sentent la mort
comme un dictionnaire de rimes
quand il n’est plus de solutions
que de fomenter l’interlude
pour retrouver avec les cons
cet instinct de la Certitude
tant qu’il existera des bois
j’éviterai bien la grand route
il n’est vraiment de premier pas
que le premier faux pas du doute
Dans la forêt qui me dit tout
et me dévoile ses coulisses
j’ai vu les âmes des gourous
coucher avec leur compte en Suisse
Torquemada ressuscité
inaugure ses chrysanthèmes
maître à penser, maître à berner
j’excommunie tous les baptêmes
et sur le fil des interdits
je
funambule à l’aveuglette
entre le Mal et son sosie
y’a la bonté chatteminette
ma Marguerite ennusinée
de quarante années de Cayenne
Paulo l’amour “brin de
muguet”
qui fane au bout de la rengaine
ma chattemine refleurit
de ton passé je te conjure
on dit que le temps tout guérit
mon temps léchera ta blessure
ta galaxie c’est mon secret
d’où je programme mes angoisses
je t’aime tant que j’y pourrais
vivre sans moi mes contumaces
tu me connais tant que tu sais
te diriger dans mes silences
je te sais tant que je te crée
des hiéroglyphes pour l’absence
dans ce lexique quotidien
où ma syntaxe déraisonne
puisque les mots ne sont plus rien
que la raison que tu leur donnes
Dans le regard de ton bilou
entre mes mains comme une aumône
j’ai cru déchiffrer entre nous
la négation des chromosomes
je ne saurai jamais jusqu’où
ira la passion qui transhume
mais la tendresse sur mon cou
ça me rebrousse l’amertume
je vis de
bonheurs grapillés
qui me font raison de survivre
et ce regard déshabillé
c’est le dernier mot de mon livre
celui qui jamais ne naîtra
de mes amours d’oiseau
diurne
que je n’édite que pour toi
et le copyright de mes burnes
Farewell, mégalo Premier
roi du néant et des girls scouts
je ne veux plus me consumer
qu’en des flammèches rouquemoutes
y’a mon grand duc endimanché
qui tout les soirs tourne manège
et me déporte amouraché
vers son gris blanc bourrin de neige
je m’onanise dans le vent
jusqu’à ce folie me vienne
car j’ai désormais tout mon temps
dans ce presbytère de Sienne
je ne veux que quelques amis
à qui dédier ce poème
j’instaure le droit à l’Oubli
tout le reste n’est que SACEM.
D'ausir dins : Le Chantepleure, Le chantepleure
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Petit brugnon
Joan-Pau Verdier
Dans ton coin tu t’marres en douce
y’a l’soleil sur ta frimousse
P’tit brugnon
dans ton coin
tu t’marres tout …
Legir tot
Dans ton coin tu t’marres en douce
y’a l’soleil sur ta frimousse
P’tit brugnon
dans ton coin
tu t’marres tout seul
tu t’amuses à me faire la gueule
P’tit brugnon
fais pas l’con
P’tit brugnon
t’as treize balais dans les bottes
t’es pas
mon fils t’es mon pote
P’tit brugnon
j’ai plus l’âme d’un Don Quichotte
mais j’craquerai mes fonds d’culottes
sans façons
P’tit brugnon
t’as
la tronche pleine de tasselles
dans tes yeux j’me fais la belle
P’tit brugnon
on s’éclate sur nos bécanes
tu m’balances ta dernière vanne
P’tit brugnon
J’suis marron
P’tit brugnon
quand la vie t’feras des crasses
qu’tu marcheras loin d’tes godasses
dans la boue
viens visiter ma vieillesse
j’te raconterai la tendresse
entre nous
p’tit bilou
tu n’seras jamais mon fils
t’es mieux qu’ça t’es mon complice
P’tit brugnon
dans ton coin tu t’marres tout seul
cesse un peu de m’faire la gueule
P’tit brugnon
fais pas l’con
P’tit brugnon
D'ausir dins : Le Chantepleure, Le chantepleure
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Raconte-moi ta vie
Joan-Pau Verdier
Raconte moi ta vie ma petite mistoufle
et nous irons ce soir vers où le vent nous souffle
raconte moi …
Legir tot
Raconte moi ta vie ma petite mistoufle
et nous irons ce soir vers où le vent nous souffle
raconte moi ta vie ma bichoune-cadène
ces journées de chiendent où fleurissent les haines
Paulo, dis moi comment on fabrique des chefs
à coups de dérision de bâtons de benefs
racontez-moi ce soir vos paradis d’usines
et je serai pour vous un ouvrier du spleen
Raconte-moi ta vie mon Pierrot la galère
quand on joue pour bouffer le blues des ménagères
rejoue-moi tes chorus au secret des pinasses
tes larmes de ciel bleu dans les rues dégueulasse
raconte-moi ces mecs qui n’y comprennent rien
dans leurs modes truquées de néo mandarins
raconte moi les nuits où se meurt la musique
sous l’oeil indifférent d’un billard électrique
Raconte-moi ta vie ma petite schpilleuse
ma chatoune roussie sous
des lunes peureuses
raconte-moi la vie que j’essaie de m’y faire
avec ses culs-bénis, ses faux culs, ses faux frêres
raconte-moi l’amour que j’y traîne ma niche
quand le
monde est coté dans la bourse aux backchichs
raconte-moi l’amour ma petite mistoufle
et nous irons ce soir vers où le vent nous souffle
D'ausir dins : Le Chantepleure, Le chantepleure
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Tristan la poisse
Joan-Pau Verdier
Dans les coulisses d’un music hall
entre les loges et l’entresol
j’ai rencontré Tristan la poisse
le vieux zombie du …
Legir tot
Dans les coulisses d’un music hall
entre les loges et l’entresol
j’ai rencontré Tristan la poisse
le vieux zombie du Montparnasse
dans son univers de flanelle
il est fringué comme un’ poubelle
y n’sait plus comment il s’appelle mais swingue avec les hirondelles
Tristan la poisse qu’est
ce que tu fous là?
Tu frimes toujours comme une diva
Tristan la poisse qu’est ce que tu fous là?
Arrêtes un peu ton cinéma
Tristan la poisse t’es le roi des rats
et tu grignotes tes
nirvanas
Tristan la poisse dis moi pourquoi
tu traînes toujours dans ces coins là!
Laissez moi le droit de rester fou
loin de vous, malgré vous
tout seul dans mon coin comme un hibou
je sais tout je vois tout
sous mes projecteurs je m’émerveille
j’appareille n’importe où
moi, j’irais plus loin que vos soleils
vos soleils je m’en fous
On a fermé le music hall
y’a du Hot dog à l’entresol
dans les coulisses de ce snack bar
Tristan la poisse est au comptoir
dans son univers parallèle
il est à son septième rappel
il swingue, swingue avec
les ice-creams
et va crever d’un over dream
Tristan la poisse, qu’est ce que tu fous là
y’à plus d’musique mais des pizzas
Tristan la poisse qu’est ce que tu fous là
avec ton singe sur le
bras
Tristan la poisse mon vieux rasta
on a fermé tes alhambras
Tristan la poisse rêves pas rêves pas
émerge un peu viens avec moi
Laissez-moi le droit de rester fou
loin de
vous malgré vous
tout seul dans mon coin comme un hibou
je sais tout je vois tout
sous mes projecteurs je m’émerveille
j’appareille n’importe où
moi, j’irais plus loin que vos soleils
vos soleils je m’en fous
D'ausir dins : Le Chantepleure, Le chantepleure