Je vous remercie pour l’invitation
Elle n’était pas si mal notre relation.
Ce que je veux
vous chanter, à tort ou à raison,
C’est peut être, qui sait, ma dernière chanson.
Entre nous, une de plus ou de moins, finalement,
Ça ne changera rien au fond, mais cependant,
C’est ma manière
à moi de faire le bilan,
De ma vie d’interprète, de musicien, pourtant,
Qui s’en souciera demain ?
Qu’importe ! En attendant…
Je vous remercie pour l’invitation
Elle n’était pas si
mal notre relation.
J’me souviendrai pas
De chacun de vous.
Mais j’ai au cœur
Mes plus beaux rendez-vous.
Je vous remercie pour l’invitation,
Vont-ils rougir de moi, mes
illustres aînés ?
Brel, Barbara, Brassens, Bécaud, Léo Ferré.
Eux, ont trouvé leur impossible étoile.
Je ne suis pas certain que la mienne se dévoile.
Vraiment, je suis sincère, ça n’me fait
pas souffrir.
Dans ce métier, c’est sûr, je sais bien qu’il y a pire
Que moi comme auteur, comme artiste.
Y’a même des jours, je me suis dit : « j’existe ! ».
Je vous remercie pour
l’invitation...
Je passe sur mes premières années de "souffrance",
Lycée, conservatoire, ingrate adolescence.
Je le sentais en moi bouillonner ce volcan.
Et je me disais Qui sait, peut être, un
jour, je serai grand
Et me voilà, enfin, en route pour Paris.
Au début : Quelle galère ! Puis la chance m’a sourit.
Ma chanson "La Source" a fait l’Eurovision.
C’était un joli début, non ?
Je vous remercie pour l’invitation.
Elle n’était pas si mal notre relation...
J’ai composé alors pour pas mal d’interprètes,
J’adorai mon métier sans avoir "grosse tête".
Mais comme dans
une meute, tous les coups sont permis.
Parfois je me suis fait mordre, mais j’ai mordu aussi.
Et puis sans la chercher, de manière naturelle,
J’ai retrouvé un jour ma langue maternelle,
O
Provence cruelle,
Tu as dit : « Le parisien, mais de quoi il se mêle ? ».
Je vous remercie pour l’invitation...
J’ai fait des disques, et puis je suis monté sur scène.
J’ai rencontré l’amour et
quelquefois la haine.
Des gens sincères des traîtres,des salauds,des marchands.
La Provence, hélas, est en guerre, tout le temps.
C’est fou comme tout ça, a trop vite passé !
J’ai tellement
lutté, je me sens fatigué.
Je ne sais pas vraiment avant que m’en ailles,
Qui a finalement gagné la bataille ?
Je vous remercie pour l’invitation.
Elle n’était pas si mal notre relation…
C’était un plaisir notre conversation.
Mais le plus important, enfin je l’ai compris.
Il m’a fallut pour çà, presque toute ma vie.
C’est que la Provence n’appartient à personne !
Elle n’appartient qu’à elle, mais surtout pas aux hommes.
Je t’ai aimé ma belle, tu sais, je t’aime encore.
J’aurai voulu pour toi, donner mon sang, mon corps.
Maintenant, c’est à elle, la jeune
génération,
D’entretenir ta flemme et de sauver ton nom.
Je vous remercie pour l’invitation...
Et si de ma chanson j’entrevois le mot fin,
Je ne suis pas encore parmi les
séraphins.
Laissez-moi cet instant pour que je me souviennes
Encore de ces moments :« Au revoir… Je vous aime»
Je vous remercie pour l’invitation,
C’était un plaisir notre discussion…