Je m’appelle Sans-Pareil
Et je te dis c’est moi
Qui lève et couche le soleil
Qui fais et défais les rois
Moi je m’appelle Jésus-Sicre
Et je circule en tous lieux
Ma Maman c’était Marie
Et mon Papa c’est le Bon Dieu
Je suis le début du monde
Et je vivrai jusqu’à sa fin
Je couche
avec la Joconde
Et je suis pote avec Jospin
Si tu mets pas de capotes
Quand tu couches avec Jospin
Au moins garde ta culotte
Il pourra pas aller très loin
Dès le début, t’attaques
bas
Ce que tu dis n’est pas très beau
Heureusement que je suis là
Pour relever le niveau
Je ne suis pas garde-barrière
Pour les passages à niveau
Je ne suis qu’un simple trouvère
Qui s’amuse avec les mots
tes jeux de mots sont sans suc
C’est la forme sans le fond
Le sommeil est le seul truc
Qu’il y a chez toi de profond
C’est rigolo, tu marques un point
Mais c’est grâce à ta mémoire
Cette vanne, c’est notoire
Je l’ai sortie hier matin
Ma mémoire va très bien
Ecoute ça, je me souviens
De quand j’étais, y a longtemps
Dans le ventre de ma
maman
Je fais plus fort, je me souviens
De quand j’étais chez mon daron
Que je me disais « Putain
S’il se branle, je suis marron ! »
S’il avait pu deviner
Ce que tu allais
devenir
Je suis sûr qu’il l’aurait fait
Tu serais pas là à mentir
S’il l’avait fait quel dommage
Alors le monde aurait perdu
Un des plus grands personnages
Qu’il n’ait jamais connu
T’es mégalo et tu pérores
Mais faudrait me rapetisser
Ou que tu grandisses encore
Si tu tiens à m’égaler
Tes galets c’est des cailloux
Qui ne valent pas grand chose
Moi chaque
mot de ma prose
Est en soi un vrai bijou
Caillou, bijou, hibou, genou
Tu peux en faire tes joujoux
Mais ne me cherche pas les poux
Ou je t’envoie dans les choux
Fais gaffe à toi,
Ange B.
Tu ne racontes que des C
Je vais te botter le D
Au débotté à coup de P
Ne me parle pas d’épée
Je suis la plus fine lame
Conceptuelle et métromane
Qu’il y ait dans le
quartier
Métromane qu’es aquò ?
Je connais les pétomanes
Pyromanes, mythomanes
Mélomanes, quadrumanes
Opiomanes, ottomanes
Nymphomanes, cleptomanes
Dodomanes, boulomanes
Mais pas les mânes du métro
Ne nous en fais pas tout un plat
Si tu ne comprends pas mes mots
Va voir la rousse qui est là
Qu’elle te prête son dico
Nous sommes ici devant des gens
Cultivés et intelligents
Ne nous sors pas des jeux de mots
Tirés de l’almanach Vermot
A propos des mots en vers
Je peux t’en faire en verlan
Baud Rim j’ai lu à l’envers
Dans ma téci,
adolescent
L’esprit ça ne t’a pas ouvert
Mais il vaut mieux, ça va de soi
Lire Rimbaud même à l’envers
Que Borhinger à l’endroit
Je veux bien croiser le fer
A l’envers ou à
l’endroit
A l’endroit je suis d’enfer
A l’envers super adroit
Du droit je ne suis pas gauche
Et du gauche pas maladroit
D’un crochet je te fous moche
Et d’un revers je te foudroie
Sacré roi de l’éristique
Sur l’authentique patac
A tous les assauts critiques
Moi je réponds du tac-au-tac
Mes attaques sont caustiques
Tactiques et pleines de tact
Tu fais
tic-tac sans arrêt
On dirait une pendule
Arrête un peu ton bidule
Et dis-nous quelle heure il est
Il est minuit Docteur Schweitzer
L’heure de ta fin approche
Je vais te sonner les
cloches
T’auras besoin d’Alka-Setzer
Tu n’as rien que de la bouche
D’un mot je peux te moucher
A la fin de l’envoi je touche
Et je t’envoies te coucher
Ne fais pas ton Cyrano
Tu t’escrimerais en vain
Tes vers c’est du Meccano
Rostand était écrivain
Cyrano, Meccano
Toi aussi tu mirlitonnes
Moi quand je veux je t’étonne
Je suis savant comme personne
Si tu veux ici j’entonne
Arma virumque cano
Toi qui es aussi savant
Tu vas nous dire comment
On pourrait dire en latin :
Trop de science rend crétin
N’essaye pas de me
flatter
Avec moi ça marche pas
Et n’oublie pas de respecter
Les règles de l’humour courtois
Les duels humoristiques
Sont faits pour sauver la paix
En mettant en dialectique
Toute
l’agressivité
C’est pourquoi quand je te pique
Ne te sens pas insulté !
Faut cadrer la polémique
Tout en la faisant progresser
C’est pourquoi je te réplique
Pas besoin de t’excuser
Je m’excuse pas, j’explique
Que les joutes poétiques
Sont les guerres platoniques
Qui éradiquent, cathartiques
Les violences politiques
Ethniques ou domestiques
L’artistique, le
civique
C’est de la santé publique
Le véritable secret
Cette série de mots en -ique
Que tu me jettes en logorrhée
Moi ça me rend mélancolique
J’en aurai la diarrhée
Tu fais
toujours le mariole
T’es vantard mais pas malin
Sûr que t’auras le premier rôle
Si on rejoue Tartarin
Tu m’as traité de Cyrano
Tu parles maintenant de mon tarin
On dirait un oto-
rhino
Que mon nez t’obsède à ce point
T’énerve pas comme un gascon
C’est tartarin qui était mon mot
Je te parlais de Tarascon
Ton nez n’était pas mon propos
Néanmoins in est trop
long
Le nez en moins tu serais beau
C’est Tarascon que j’entends là
Mais ton verlan je m’en méfie
Car qui me dit que ce n’est pas
Con de ta race que tu as dit ?
Tu as tout à fait
raison
Tarascon - con de ta race
Et quand je te dis gascon
Tu dois entendre congas
Même à la sauce espagnole
L’eau pétillante j’aime pas
J’aime pas les bulles dans ma gnôle
Ni les
percus dans la salsa
Tes mots nous saoûlent car ta gnôle
N’a rien que l’esprit du vin
Les miens dansent car ma gnôle
A l’esprit républicain
Je connais bien tes fantasmes
Républicain ça oui tu l’es
Exactement comme est l’âne
Du curé de Camaret
Tous ces vers que tu nous chantes
Ils sont comme les melons
Faut que t’en essayes trente
Pour en trouver un de
bon
Tes vers à toi ont mal aux pieds
Faudrait que tu les dépannes
Achète-leur une canne
Pour plus les laisser boîter
Au ping-pong quand je fais ping
Tu sors des pang à la
cong
Des poungs et des pungs sans swing
Jamais tu ne réponds pong
Ma rime à moi danse la gigue
Tu ne suis pas ses zig-zags
Quand tu m’attaques sur le zig
Moi j’en suis déjà au zag
Tu mets les balles dehors
T’es vraiment pas dans le match
Le tennis n’est pas ton fort
On va essayer le catch
OK d’accord c’est quand tu veux
Tu n’as qu’à nous trouver le ring
Je suis vraiment très curieux
De te voir te mettre en string
Ta rime avance et recule
Tu n’es jamais à ma portée
Comment veux-tu que je t’accule
A tes dernières extrémités ?
Toi
m’acculer, t’as du culot
Si tu crois pouvoir y arriver
Le digitus in occulo
Ou bien ailleurs tu te le mets
Je peux faire comme toi
Tu fais blablablablablabla
Blablablabla et
blablabla
On t’écoute on comprend pas
Tu devrais evoir deux têtes
Les deux pourraient te servir
Celle que t’as pour rester bête
Et l’autre pour réfléchir
Chaque bête a ses
qualités
La vache est bonne à traire
Toi t’es excellent pour braire
C’est ta façon de chanter
C’est celui qui le dit qui l’est
Et toi l’âne, je suppose
Veut pas de métenpsychose
Car âne tu veux rester
D’entendre tous tes discours
Ami, vraiment ça me désole
Heureusement, ça me console
Ne t’écoutent que les sourds
Jamais personne, en ton absence
Fait
remarquer que t’es pas là
Mais ton manque de présence
Toi ici, on ne voit que ça
Le savoir-vivre, c’est bien faire
Sans trop le donner à voir
T’as beaucoup de savoir-faire
Mais tu le fais
trop savoir
Grâce à la photosynthèse
Mon cerveau trouve sans chercher
Ceci n’est pas une hypothèse
Mais une thèse attestée
Thèse, antithèse, synthèse
T’as oublié les
charentaises
Tu ne sors que des foutaises
Il vaut mieux que tu te tais
Je m’assieds sur ta catéchèse
Et te le dis sans parenthèses
Pas la peine que je biaise
Ici c’est moi qui te
biais
OK j’entends t’es balèze
Mais s’il te plaît pas d’exégèse
Moi aussi je suis à l’aise
Concernant les mots en -aise
J’en ai plein mon attaché-case
C’est l’occasion de les caser
Et je te sors mille fadaises
Si t’es prêt à te les fader
Si t’es plein de mots en -aise
T’as qu’à les mettre en cornets
Tu te feras plein de pèze
En les vendant sur les marchés
Tu ne vois pas que ma grandeur
S’écrit avec un grand D
Tu me prends pour un glandeur
Mais je n’en ai rien à glander
T’es complètement dépassé
Lorsque je prends de la hauteur
En
profondeur t’es mal barré
Je te battrai sur la longueur
Et c’est ainsi que je t’aurai
Dans les plus grandes des largeurs
En latitude, en longitude
En altitude, en qualité
Avec toi c’est
l’habitude
Tu ne sors que des platités
T’en as trop sous la casquette
Je suis con de m’entêter
Pour pouvoir te tenir tête
Je n’ai pas les aptités
Tu ne dis que des conneries
Car c’est vraiment toi le plus fort
Moi je sors que des âneries
A bouffer du hareng-saur
Là c’est toi qui déconne à bloc
Je n’ai pas la moindre pensée
Maigre rimeur en langue d’oc
Je
suis lamentable en français
Ta pensée ne perd pas d’allant
En passant de l’oc au français
T’es au contraire excellent
Et rapide sans excès
Je n’ai plus la pétulance
Du vrai
chanteur ambulant
App’hèle-moi une ambulance
Je sens que je n’ai plus d’élan
Mais si tu es toujours plein d’élan
Plein de talents polyvalents
Tes réparties sont brillantes
Virulentes,
truculentes,
Insolentes, époustouflantes
Surprenantes, pénétrantes
Cohérentes, impertinentes
Convaincantes, tonifiantes
Décapantes, tolérantes
Fascinantes, clairvoyantes
Passionnantes,
rayonnantes
En plus de ça c’est marrant
Je peux t’en dire tout autant
Tes vers à toi sont pertinents
Poilants, puissants, brillants, planants
Saillants, sciants et jamais chiants
Et moi j’affirme ici
Tu es bien meilleur que moi
Et moi je te dis que non
Le meilleur ici c’est toi
Et moi je te dis que si
Et moi je te dis que non
Et moi je te dis que
si
Et moi je te dis que non
Et voilà ça recommence
Le public va se lasser
Il faut passer à la danse
Y en a assez de discuter
Lançons les chansons de transe
On reprend le duel
après
Repic :
Satan, satan
Boca a boca
Boca a vin
Satan, satan
Boca a boca
Boca a vam