Sur la place publique,
J’ai sorti la sono
Du camion, c’est pratique,
Mais c’est lourd, ça donne chaud.
Trois heures, …

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Sur la place publique,
J’ai sorti la sono
Du camion, c’est pratique,
Mais c’est lourd, ça donne chaud.
Trois heures, il faut compter
Pour tout bien installer,
Pour finir, j’ai testé,
Mon piano, mon micro.

Puis j’ai dit à Régine :
«Tu verras cette nuit,
J’mettrai pas la sourdine,
Ça va faire du bruit.
Mais avant, tu permets,
Je veux me reposer,
Dans la coulisse, je vais,
Boire et puis me changer ».

Je sentais que le "Blues"
Furieusement me prenait.
J’voulais chanter l’amour,
Avec vous le chanter.

J’ai appris, un quart d’heure,
Avant de commencer,
Par l’organisateur,
Toute la vérité,
Le village n’était pas,
De sortie, ce soir là,
Ils étaient tous restés,
"Scotchés" devant la télé.

Refrain

J’ai sauté sur l’estrade,
Le moral déglingué,
Mais j’le jure, mes ballades,
Je les ai toutes chantées.
Sur la place déserte,
J’ai donné mon concert,
La lune me regardait,
Je crois bien qu’elle pleurait.

Je sentais que le "Blues",
Furieusement me prenait.
J’voulais chanter l’amour,
Avec vous le chanter.

Où suis-je né ? Je ne sais plus,
Dans la neige ou bien sous la glace.
L’aube du monde, j’ai …

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Où suis-je né ? Je ne sais plus,
Dans la neige ou bien sous la glace.
L’aube du monde, j’ai vécu,
Sans bruit, sans racine, je passe,

Dans l’enthousiasme j’ai bondi
Sans crainte, de mon glacier blanc.
A personne je n’obéis,
Je donne la vie en descendant.

Je porte comme un enfant, l’alose
Qui vient de la mer dans mon lit.
Le long de mes berges, grandioses,
Les vignes et les villes ont grandi.

Longtemps les hommes m’ont prié,
Comme une idole, comme un Dieu.
Ils me chantaient, ils m’honoraient,
Me respectaient, j’étais heureux.

Et les vieux remparts d’Avignon,
S’en souviendront à tout jamais,
Quand je noyai des bataillons
Dans la douceur d’un mois de mai,
Oh ! Oh ! De mai !

Et la Provence qui fleurit
Peut être sûre que toujours,
Aucun danger, ni ennemi,
Ne triomphera de mon amour.

Mais pourquoi alors m’avoir pris,
Pour une décharge, une poubelle,
M’avoir traité avec mépris :
« Attention ! Baignade mortelle ! »

Et pourquoi m’avoir enchaîné,
Endigué et puis mis en cage,
Croyez-vous donc qu’on peut dompter,
Un lion qui gronde de rage,
Oh ! Oh ! De rage !

Où suis-je né ? Je ne sais plus,
Dans la neige ou bien sous la glace.
L’aube du monde, j’ai vécu,
Sans bruit, sans racine, je passe,

Mais parfois, quand je vois flotter
Une barque ou bien quelques fleurs,
Moi le Rhône, je peux rêver,
Et c’est la fin de ma fureur.

Comme l’amant qui veut emporter
Sa belle loin d’un monde cruel,
Dans la mer je vais me noyer,
Avec la Camargue si belle. Oh! Si belle.

Di roumanin, entre li mato,
A flour de roco, un trau s’acato.
Alin dedins, despièi que lou Sant Angelus,
En …

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Di roumanin, entre li mato,
A flour de roco, un trau s’acato.
Alin dedins, despièi que lou Sant Angelus,
En l’ounour de la Vierge,
En l’ounour de la Vierge,
Alin pico lou brounze clar di baselico,
Alin dedins li fado antico,
Pèr toustèms, dóu soulèu an fugi lou trelus.

Esperitoun plen de mistèri,
Entre la formo e la matèri
Erravon, au mitan d’un linde calabrun.
Diéu lis avié fa mié-terrèstre
E femenin, coume pèr èstre
L’amo vesiblo di campèstre
E pèr di proumiés ome amansi lou ferun.

Mai li Fadeto, bèu coume èron,
Di fiéu dis ome s’aflamèron;
E li foulasso! En-liò d’enaura li mourtau
Vers li celèstis esplanado,
Di passioun nostro apassiounado,
A nosto fousco destinado,
Coume d’aucèu pipa toumbèron,
Coume d’aucèu pipa toumbèron
D’amoundaut..

En estiéu li vese arriba
Lampon tout dre dins lis engano,
An qu’uno idèio : s’arresta
Sus li bord de …

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En estiéu li vese arriba
Lampon tout dre dins lis engano,
An qu’uno idèio : s’arresta
Sus li bord de la Miéterrano.
Regardon jamai li palun,
La sansouiro vo li bestiàri,
Uno fes i Santo, cadun,
Se fai couire lou tafanàri.

Garde li biòu, sus moun chivau,
Vive tout l’an.
Treve entre lou cèu e la sau,
Siéu lou gardian.

An tort, veiran pas lou verai
De la Camargo, de ma terro,
Veiran pas lou vibre au travail,
Li becarut dins li sagniero.
Entendran pas l’ego endiha
Au trelus de l’aubo salino,
E lou vièi brau despoudera,
Mouri, soulet, liuen, à l’oumbrino.

Garde li biòu, sus moun chivau,
Vive tout l’an.
Treve entre lou cèu e la sau,
Siéu lou gardian.

Quand toumaran dins sis endré
Racountaran lis abrivado,
Nòsti courso e li coucardié,
Nòsti fèsto, nòsti ferrado.
Mai auran pas sachu sousprendre
La vido dins li segounau,
E pièi, pourran jamai coumprendre
La pouésio d’un d’ARBAUD.

Garde li biòu, sus moun chivau,
Vive tout l’an.
Treve entre lou cèu e la sau,
Siéu lou gardian.